Nos produits

Les produits bio, locaux, bobos sont les produits chers et les conventionnels les bon marché? Eh bien encore non! Certains aliments cultivés, transformés, élaborés chez nous s’avèrent être moins chers à la production que des haricots importés du Kenya ou une préparation de röstis industrielle.
Dans un souci d’accessibilité à toutes les franges de la population, La Fève vise pour chaque aliment ou produit non alimentaire trois gammes de prix: prix élevé, prix modéré et prix bon marché. En particulier si le produit de meilleure qualité s’avère cher à l’achat et difficilement abordable pour la plupart des consommateur-trices.
La Fève ne prend qu’une marge de 20-25% sur les produits, ces 20-25% devant lui servir à rentrer dans les frais du magasin et du projet. Les 75-80% restants vont directement aux paysans et correspondent au prix fixé à l’avance et de manière annuelle pour chaque produit entre la paysanne et le Supermarché.
Qu’est-ce qu’un bon prix?
La Fève a également pour volonté de lancer le débat sur la question «Qu’est-ce qu’un bon prix?», ainsi que sur la part de l’alimentation dans le budget des familles. Nous le savons, vous le savez, les paysans sont aujourd’hui payés par les distributeurs bien en deçà de leurs frais de production. Ils doivent donc survivre en ayant une autre activité à côté ou à l’aide des paiements directs (subsides de la Confédération).
Il est donc difficile pour un-e paysan-e qui vend son produit à son prix réel d’entendre l’acheteur dire «c’est cher». Qu’est-ce qui est cher au juste? Les pratiques agricoles respectueuses de la biodiversité? Le fait de laisser pondre les poules à leur rythme et dans un environnement sain? Le salaire de la paysanne ou du paysan, qui rappelons-le est généralement en deçà du salaire médian genevois?
Plutôt qu’affirmer «c’est cher» comme on nous a appris à le faire, nous voulons initier un mode de communication constructif et respectueux du travail paysan, comme par exemple «ce prix est trop élevé pour mon budget». A la Fève, un produit n’est pas cher en soi, mais lorsqu’il a une influence négative sur un budget familial. En effet, la «cherté» d’un aliment dépend également de la quantité dans laquelle il est consommé.
En proposant plusieurs gammes de prix et plusieurs qualités de produits, le consommateur-coopérateur a la possibilité de tester les différents produits. Il peut ainsi se (re)familiariser avec des habitudes de consommation qui privilégient la qualité sur le prix, habitudes qui ont été perdues ces dernières décennies.
Terminons sur l’exemple du savon: un savon local de fabrication artisanale est certainement plus cher qu’un gel douche industriel, mais il dure bien plus longtemps et est fabriqué avec des composants d’une qualité bien supérieure. Donc revient-il vraiment plus cher? A vous de calculer!
Manger bio et local, c’est pour les bobos? Eh bien non. Le pari du Supermarché Participatif Paysan est d’être un supermarché pour tous!
Nous voulons offrir à la population du quartier des Vergers et de Genève une nourriture et des produits non alimentaires de la meilleure qualité possible et accessibles aux petites comme aux grandes bourses. C’est pourquoi vous trouverez dans notre magasin une grande variété de produits, certains locaux, bio ou fair trade et d’autres sans label et conventionnels.
Cette diversité des produits répond à plusieurs impératifs:
- La nécessité de mettre à disposition tous les types de produits pour nos consommateur-trices afin qu'ils ou elles puissent faire leurs courses en une fois et au même endroit.
- La volonté d’inclure tout un chacun en proposant des produits bon marché qui complèteront l’assortiment des produits au prix élevé.
- Le principe même de la participation: chaque consommateur-trice en tant que coopérateur-trice a le droit de demander l’acquisition de produits de son choix et tant que le produit est apprécié et acheté, il reste en rayon.
- La confiance et la sensibilisation plutôt que le jugement et les barrières. Les produits de l’agro-industrie sont encore majoritaires et, par manque d’alternative, nous sommes tous amenés à les consommer régulièrement. La Fève est basée sur une politique d’ouverture et non d’interdits. Tout en maintenant le cap sur nos critères alimentaires, nous refusons d’exclure des personnes parce qu’elles achètent des produits que certains jugeraient «de mauvaise qualité» ou «non éthique».
Nous rêvons d’aliments provenant avant tout d’une agriculture paysanne: des aliments produits par des fermes diversifiées qui privilégient la variété des espèces cultivées (animales ou végétales) sur des surfaces modérées plutôt que des monocultures géantes et uniformisantes.
Nous rêvons également de légumes cultivés sans pesticides et engrais chimiques et de fromages provenant de chèvres élevées dans les meilleures conditions dans nos campagnes genevoises.
Pétris des principes d’une agriculture biologique et de proximité, nous mettons en place un rapport de réciprocité entre nos paysans participatifs et le supermarché. Sur une base contractuelle, le paysan participatif produit des aliments pour le supermarché et en tant que coopérateur prend part au travail collectif de la coopérative. Le supermarché s’engage à écouler la production du paysan participatif et à le payer au prix de production réel. Ce prix permet à la paysannerie de vivre de manière décente et de réinvestir dans sa propre production.
D’autres produits de la région sont acheminés au magasin par des paysans fournisseurs. Partenaires de La Fève, ils remplissent les étagères du supermarché selon les besoins du magasin et sont également payés au prix de production réel des aliments. Les paysans participatifs et les paysans fournisseurs appartiennent au réseau de notre coopérative : cette proximité garantit une transparence optimale sur la provenance, les conditions de production et la qualité nutritive des aliments.